Les mentions dans les médias
La région au coeur de l'échangisme.
Par Nancy Massicotte, Le Nouvelliste, Trois-Rivières, 1 mars 2003
L'échangisme n'est plus réservé aux couples libertins des grandes villes. Les nombreuses descentes policières dans les clubs d'échangistes de Montréal ont en effet contribué à accroître la popularité de cette activité et à l'étendre aux régions.
La Mauricie n'a pas échappé à cette vague. Non seulement Trois-Rivières et ses environs regroupent-ils de nombreux adeptes, mais en plus on y retrouve une agence spécialisée dans les voyages libertins, la seule du genre au Canada et en Europe. Dans un tel contexte, il n'est pas étonnant d'apprendre que les hôtels de la veille servent fréquemment de lieu de rencontres pour les échangistes du Québec dans le cadre de leurs « Hot together » qui réunissent une centaine de couples.
Jean Hamel, président de l'Association des échangistes du Québec, admet lui-même que la Mauricie est l'une des régions du Québec où l'échangisme est le plus populaire. Par contre, la majorité des couples préfèrent se rendre à Montréal ou à Québec pour satisfaire leurs fantasmes.
« Les échangistes ont peur de se faire reconnaître et de se faire pointer du doigt. C'est le principe du "pas dans ma cour". Ils vont donc dans les bars à Montréal ou participent à de petites soirées dans les maisons privées », a-t-il indiqué.
Denis (il ne veut pas que son nom de famille soit cité) est propriétaire de l'agence Folles Escapades à Trois-Rivières. Pour avoir organisé de nombreux voyages libertins aux cours des deux dernières années (plus de 200 clients ont payé pour des voyages à saveur échangiste) et participé lui-même à des soirées privées, il affirme que le milieu des échangistes s'est beaucoup développé. « Au Canada, on estime qu'il y a entre 3% et 5% de la population qui sont des échangistes déclarés, c'est-à-dire qu'ils s'affichent. Chez nous, en Mauricie, les échangistes composent au moins 5% sinon 10% de la population », estime-t-il.
Il s'agit de couples âgés entre 40 et 60 ans environ, bien que les jeunes dans la trentaine soient de plus en plus nombreux à s'introduire dans le milieu. Selon Denis, la plupart des échangistes proviennent de milieux aisés. « Plusieurs gagnent des salaires de 40 000 $ et plus. La raison est simple: le coût d'entrée dans les bars échangistes ou dans les rassemblements n'est pas à la portée de tous les portefeuilles. Par exemple, l'entrée au club l'Orage ou dans un party privé est de 40$ par couple. Pour participer à un congrès, il faut prévoir entre 1000 $ et 1500 $ », précise-t-il.
Comme il n'existe pas de club échangiste dans la région, des démarches seraient présentement menées pour en ouvrit un au Centre-du-Québec. « Nous attendons la jurisprudence dans les dossiers des clubs l'Orage et Brigitte et Michel. Le club serait situé dans une municipalité peu populeuse pour préserver l'anonymat de la clientèle. En attendant, l'agence peut guider les gens intéressés par l'échangisme, mais qui ont peur de faire ça ici », ajoute Denis.
Sur le plan juridique, Jean Hamel rappelle qu'aucune loi n'interdit l'échangisme et les clubs échangistes au Québec. « Ce qui est illégal c'est la maison de débauche où le public est sollicité implicitement ou expressément pour du sexe. C'est sous ce faut prétexte que des descentes policières ont été faites. Au club l'Orage par exemple, nous sollicitons le public pour que les gens intéressés par l'échangisme deviennent membres de notre club privé. Une fois qu'ils en sont membres, ils ne sont plus le public. Nous pouvons alors organiser des partys privés pour nos membres », précise-t-il.
Les descentes qui ont eu lieu au cours des dernières années ont d'ailleurs eu une incidence importante sur la popularité de l'échangisme. « Plusieurs avaient le fantasme de le faire, mais ne savaient pas que c'était possible, ici, au Québec. Ils croyaient que c'était réservé aux citoyens des grandes villes comme New York et Los Angeles. La publicité a fait en sorte que nous avons reçu beaucoup de demandes. En 2002, 1000 couples par semaine ont essayé l'échangisme pour la première fois dans les clubs. Et puis, comme les médias sérieux ont commencé à en parler, c'est devenu une curiosité. Pour bien des gens, l'échangisme est maintenant « in », explique M. Hamel.
Les quatre clubs d'échangisme de la province (trois à Montréal et un à Québec), sont d'ailleurs ouverts sept jours sur sept et attirent plus d'une centaine de clients par soirs. Un cinquième club vient par ailleurs tout juste d'ouvrir ses portes à Saguenay. Quant aux soirées privées, elle sont nombreuses et variées. « Il existe une vingtaine d'endroits au Québec pour faire de l'échangisme et ce, c'est sans compter tout ce qui se passe dans les maisons privées », ajoute M. Hamel.
Pour les débutants, il est cependant préférable de commencer à fréquenter les clubs d'échangistes avant de participer à des soirées privées. Ils pourront y satisfaire leur curiosité, y rencontrer d'autres couples, faire du voyeurisme et de l'exhibitionnisme à leur guise, se familiariser avec les codes du milieu et se lancer dans l'échangisme quand bon leur semblera.
« Les limites, c'est au couple seul de les imposer. Pour certains, l'échangisme consiste seulement en des caresses, pour d'autres, il y a des relations sexuelles complètes. L'important est de communiquer et de se respecter », conclut Denis.
nmassico@lenouvelliste.qc.ca
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